Aujourd’hui, nous avons fait une grasse mat relativement longue vue nos voisins ouvriers. En effet, le potin commence à 7h30, même le samedi, alors sortir du lit à 10h30, c’est presque héroïque (ou c’est parce qu’on ne se remet plus d’un coucher à 4h30 comme quand on avait 15ans. Jajaja)
Puis on a pris une grande bouffée d’air (d’un appart aux portes et fenêtres fermées depuis 3 jours) pour marcher vers le quartier Once et Abasto qu’on n’avait pas encore fait. La fumée ternie énormément la lumière qu’illumine d’habitude Buenos Aires, et c’est peut être pour ça que se retrouver dans cette ambiance-là sur les lieux de l’incendie du Cromañon, est d’autant plus impactant. Le long de la gare de Once, entre le fameux Tsunami et le réveillon de 2004, une boîte de nuit prend feu lors d’un concert Rock. 3000 personnes se trouveraient à faire la fête, or 1300 aurait été le maximum permis. Et cela ne semble pas la seule erreur : la sécurité n’est plus en ordre depuis plus de 2 ans, des portes de secours sont fermées à cadenas, … Lorsqu’un feu d’artifice tiré dans la salle enflamme une bâche en plastique au plafond, c’est le drame. 194 jeunes, et même très jeunes (enfants des employés qui dormaient là vu la période des vacances) meurent.

Aujourd’hui nous avons donc été sur le lieu du drame, ou plutôt du massacre comme ils l’appèlent, estimant que contrairement à une catastrophe qui survient de façon incontrôlable, ici il y a de nettes responsabilités humaines. Le cri de justice, comme toujours en Argentine, résonne fortement, et les gens s’agroupent, dans une solidarité et d’un commun accord de ne pas se laisser faire, de ne pas se taire. Naît alors comme un sanctuaire improvisé : les noms, des photos, des poèmes, messages, tags et graffitis ravivent le souvenir de tous ces jeunes. Le symbole du drame est un dessin avec des mains, puis de grosses chaînes devant. Mais ce qu’on voit le plus, ce sont des paires de chaussures, souvent des All Stars.
Elles sont suspendues dans le ciel, comme des souvenirs toujours présents…
A quelques pas de là, nous sommes passés par le shopping préféré de Marine, que nous retournerons analyser en détail, car ça semble promettant ! Puis par le coin de rue Carlos Gardel, le fameux chanteur de Tango, et ses environs colorés (on s’imagine bien ce que ça peut être sans fumée !) Un chouette tour, de nouveaux quartiers, … tout ça ne fait qu’agrandir notre sensation que bientôt (dans un peu plus d’un mois) nous quitterons Buenos Aires, sachant qu’elle n’a même pas dévoilé la moitié de ses secrets !

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