La Tribu Van Meerbeeck

Matthias bientôt 3 ans, cherchez la touche verte, où trouvez-le à rassembler des petits trésors et les mettre dans ses poches ;
William, bientôt 3 ans aussi - étonnant non? -, vous le reconnaîtrez à une touche bleue - blue bill - il saute et court partout! ;
Amélie, la seule vraie princesse de la tribu, curieuse, délicate et une vraie actrice de théâtre en rose ou lila!

24/03/2009

Fit to fly

Un petit moustique - il parrait qu'il a des pattes blanches et noires - qui aurait piqué Pierre, a précipité un peu la fin de notre voyage... Arrivés jeudi au Costa Rica, nous avons commencé à prendre au sérieux les montées de fièvres dont souffrait Pierre depuis 4 jours déjà. Une prise de sang, malaria écarté - oef! - mais quand même un virus dans le sang. Peut être la dengue. Le médecin d'Europe Assistance donne son accord pour rapatriement... Au pied du volcan Arenal, autours de fajitas et d'un wrap, nous discuttons les possibilités puis optons pour un retour par précaution. De plus, il ne nous reste plus que 10jours, et nous sommes un peu sous le choque du tourisme anglophone au Costa Rica, après nos jours paisibles écoulés au Nica... Autant terminer avec des bons souvenirs! Visite au médecin pour un 'fit to fly', check out du Mayol Lodge, et une grosse jeep taxi nous conduit à la capitale de San José. Le dernier vol pour l'europe s'envole au moment de notre arrivée, et nous nous voyons forcés de loger sur place. Samedi soir, 17h55 le vol d'Iberia nous emmène vers la Belgique...
Pendant trois mois nous avons pu partager les rêves des Cubains qui depuis leur île aux trésors ont le regard fixé sur le futur et qui parviennent malgré tout à respirer et transmettre l’espoir et la fête de vivre; nous avons été émerveillés par la culture maya au Méxique, bien organisée et accessible (et enchantés de l‘intrusion dans la vie de Catherine), puis bercés par le son reggae de l’île de Caye Caulker dont les poissons aux mille motifs ou nos bulles d’air prenaient la relève lors de nos plongées dans ses fonds marins colorés. Tout aussi colorée, mais dans les tenues typiques cette fois-ci, habillées de visages tipés et enveloppées dans un éventail de superbes paysages (lacs, volcans, jungle, …) était la découverte du Guatemala, avant d’aller prendre le rythme tout particulier du Nicaragua, surfant sur ses volcans ou ses vagues, d’eau douce ou d’eau salée, dans ce pays encore bien protégé qui accueille le voyageur en lui donnant la liberté de gouter ces divers bonheurs à son rythme; les vagues, des îles, des étendues, des volcans ou les petites ruelles pastelles de ces villes coloniales, le tout baigné dans une bonne dose de politique révolutionnaire, et polémique.
Scionnant ces pays, on s’est retrouvés souvent à deux, à profiter « d’encore » un superbe coucher de soleil, un nouveau paysage qui nous inflige silence et respect, à grogner aussi, parce que à cause de la faim, la fatigue ou un effort trop dur, parfois, on peut! On doit grogner! A rêver enfin d’autres découvertes, de nouvelles rencontres et façons de voyager, et toujours satisfaits de notre aventure présente, impatients de toutes celles à venir! Merci de nous avoir lus, en espérant que vous avez apprécié d’avoir fait partie de notre voyage … Hasta Luego!

20/03/2009

Rio San Juan et Costa Rica

Dans l’après-midi la seule petite aubette qui servait un lunch (gallo pinto et pollo frito) se remplissait doucement d’Européens, tous en attente du bateau vers San Carlos: 2 belges d’Alost, 2 hollandais, 1 suisse, … Tout ce petit monde monta avec deux heures de retard sur le bateau qu’était venu de Granada et qui a chargé dans le port d’Ometepe nos bananes récoltées la veille! Pierre nous avait acheté deux simples hamacs (fidèles comme nous sommes aux guides de voyage) et une bonne corde et s’était déjà fait des ’mental pictures’ des nœuds à faire. Le bateau se met en route, et Pascale à terre… Ca balançait tellement que c’était l’endroit le plus sure, en attendant que Pierrot améliorait sa technique pour attacher sur le pont nos hamacs par mis la petite dizaine qui y pendait déjà. Les quelques (riches) nica qui se trouvaient aussi en première classe étaient clairement amusés par le trial and error de Pierre, qui l’a fait atterrir à même le sol, avant d’avoir trouvé le bon truc, la bonne hauteur et nous, notre bonheur! Enfin, un bonheur c’est peut être exagéré, mais au moins le mouvement du bateau devenait supportable et nous avions plus d’air que les autres à l’intérieur, rendus sourds en plus par l’idiot film qui jouait à tue-tête. Nous dehors, nous étions bercés sous les étoiles qui dansaient dans le ciel, comme dansait le bateau sur les vagues. Peu après le levé du soleil, nous étions arrivés à San Carlos, à l’embouchure du Rio San Juan et le lac du Nicaragua. Débarqués en même temps que les bananes, nous prenons un biscuit et un café, nous montons dans un petit bateau moteur qui en trois heures nous a mené à El Castillo. Le bateau est le transport public, utilisé donc par les enfants qui vont à l’école, les hommes qui descendent sur les rives pour mettre leurs bottes et disparaître dans la brousse, les vendeurs qui transportent leur marchandise, … El Castillo s’appelle ainsi d’après le château que les Espagnols ont construit au 16ième à hauteur d’un petit rapide du rio San Juan, en espérant mettre fin enfin aux multiples attaques des pirates, qui venaient puiser les richesses des villes coloniales tel Granada. C’est aussi par ici qu’il y a longtemps eu des projets de faire le passage interocéanique (le canal du panama version Nicaragua disons donc) Et le petit village en bord d’eau, accessible uniquement par cette voie, entouré de pâturages et de jungle, a un charme fou, et nous nous souviendrons surement de cette dernière étape nicaraguayenne! Après une nuit à El Castillo, nous avons passé une autre dans le village de Sábalos, à l’hôtel Sábalos qui donne exactement à l’embauchure de deux rivières. C’était déjà un peu plus de retour en direction de San Carlos, où nous avons pris aujourd’hui, jeudi, le bateau pour le Costa Rica, d’où je vous écris maintenant. En navigant vers le poste de frontière de Los Chiles sur le Rio Frio, entre la nature verte, les oiseaux en toutes sortes, nous avons soudainement spotté à la sortie d’un virage un bateau, remplis de créatures pâles, en short beige, chaussettes blanches dans des sandales, chapeaux de colonisateur et appareil photo pour nous prendre nous en photo… Des touristes!! On était bel et bien arrivés au Costa Rica, aucun doute… Et nous y retrouvons en plus des touristes (ceux là étaient Américains), l’agitation, des vraies villes, du transport, du bruit, des attrapes-touristes qui s’acharnent dès notre sortie de bus, mais aussi un internet pour 'updater' le blog!

Isla Ometepe

La Hacienda Merida est un ensemble de qq logements, et les jours où nous y sommes il semble complet. Américains (of course), allemands, français, hollandais, et un charmant staff de Nica. Merida est un mini-village du côté ouest du volcan Maderas, l’un des deux qui forme l’île d’Ometepe. Une nature superbe, tropicale et bien plus verte que le restant du pays, à sec en cette époque sèche. Et une horloge qui semble tourner à un autre rythme ici sur l’île, habitée depuis l’époque précolombienne, comme en témoigne nombreux pétroglyphes.
Les gens qui reviennent de la grimpette au volcan (avec guide obligatoire depuis le décès de deux jeunes il y a 4 ans, qui semble avoir traumatisé les locaux) sont pour la plupart déçus par le guide ou la mauvaise visibilité, et nous décidons donc de skipper. Au lieu de cela nous louons samedi deux vtt et partons vers 8h faire le tour du volcan par la ‘route’ qui fait le tour de cette partie de l’île. En vue de la chaleur et du soleil droit au dessus de nous vers midi, ce n’était pas un départ trop tôt! Deux allemands qui ont tenté de partir vers 10h30 ont fait demi-tour … Nous, courageux comme toujours ;-), avons fait le tour en 5h, s’arrêtant pour un coca, puis pour une soupe au poisson et une lasagne à la playa Santo Domingo (trop épuisés que pour se mettre en maillot et se baigner…) Lors de ce tour, on découvre des petits bleds plus fleuris que peuplés, parfois en bord de lac, parfois dans les hauteurs. Le long de la route de terre et de trous qui les relie, des hommes préparent des tas de bananes en grappe, qu’un homme à vélo vient payer, puis un camion (le seul qu’on ait croisé) vient récolter. On discute aussi avec un monsieur, qui nous demande si en Belgique on a des hauts bâtiments, puis si on a aussi ces cabines qui montent très vite en haut de ces buildings… les ascenseurs! Petite confrontation avec ces mondes de différences entre nous et quelqu’un qu’a passé sa vie sur une île, avec chemins de terre, à peine des autos, et de petites maisons, souvent rez-de-chaussée. Un immeuble de 20 étages ou plus et la cabine montante, ca doit être un challenge abstrait pour son imagination!
Autre contact et petit bonheur, les 3 gamins vendeurs de petits colliers qui venaient tous les soirs à la Hacienda, qu’ont été captivés par notre scrabble de voyage. On est passé du français à l’espagnol, ils se sont joints à nous, et c’est devenu notre dessert chaque soir: une partie de scrabble Nica-Belgique après le repas! Les règles évidemment un peu adaptées (le joueur de foot ‘mesi’ est accepté, my ‘fren’ pour friend refusé, et quand les lettres sont si mauvaises que les trois frôlent le désespoir, ils peuvent rejeter les dés) et hier nous avons gagné de justesse la finale avec 4 points d’écarts, après avoir perdu 2 soirs de suite! Dimanche étant notre dernier jour, nous prenons des kayaks en fin de journée pour pagayer vers l’île aux singes (sapajou capucin). Il y avait une bonne petite dizaine de singes, pour les quels, à la Hacienda, des affiches à tête de mort en tout genre nous avertissait de leur mauvais caractère. Deux filles américaines pagayant en même temps que nous, ont été fort proches de ce danger et se souviendront encore longtemps du visage féroce du petit singe à quelques centimètre d’elles! (petit singe mignon, pensez-vous, mais visualisez plutôt ceux du film Outbreak) Aujourd’hui, lundi, nous sommes à Altagracia toujours sur Ometepe, en attendant le bateau ce soir qui nous mènera en 11h de traversée nocturne vers le Sud-est, frontière avec le Costa Rica, à San Carlos. Le footprint dit au sujet de ce voyage : try to get a hammock if you can, and be prepared for a challenging trip !

13/03/2009

Surfin' San Juan

San Juan del Sur est un gringo-place en expansion, nous pensons principalement que l’influence américaine est due à la proximité du Costa Rica, pays fort ‘américain’. A la base, le petit village pêcheur, au passé grandiose comme étape sur la ligne du bateau-vapeur Vanderbilt, est blotti dans une baie, dont ses petites rues, maisons en bois colorées débordent quelque peu sur les flancs des montagnes, et font donc de San Juan del Sur un ‘grand bled’ déjà. A l’horizon, un océan pacifique au vent furieux et à l’eau (on le sentira plus tard) glaciale! Le long de la plage, des petits restos, différents logements, et le nôtre au Rebecca Inn, dans une famille. Mardi journée de balade, puis plongeon discret dans une piscine d’un hôtel (on avait vu à midi des gens s’affairer autour d’un serpent qu’ils avaient sorti de l‘océan. Ca, ensemble avec le vent qui balançait le sable en pleine face, nous a convaincu que la piscine était une bonne option pour se rafraichir en fin de journée) Depuis la piscine, perchée dans les hauteurs du village, un nouveau coucher de soleil s’offre à nous… Décidemment, un bonheur si simple, qui semble se renouveler sans fin au fil des jours… Lendemain, journée « action » et nous changeons de style. On va pour le ‘hey dude’, ‘awesome’ et Pierre met son plus beau maillot ‘gringo’ pour grimper dans une camionnette, remplie d’une dizaine de personnes et presqu’autant de planches de surf. La plage Remanso, au Sud de San Juan, offre la bonne vague pour les premières sensations de Surf. J’approfondie de mon côté la lecture d'un livre de récits de voyage et je nourris mon admiration/adoration pour Pierre, le voyant sourire alors que pour la Xième fois il tente sa vague, se relançant courageusement dans une eau gelante (de commun accord avec le pro de surf, on décide qu’elle doit faire 14°C) Pour une première rencontre avec le pacifique, c’était plutôt frisquet! Mais réussi!
En fin de journée, plus loin sur la plage, un groupe de jeune débarque, ouvre toutes les portes de la 4X4 et allume à fond la musique, en sortant quelques bières de ce même pick-up. Ce qu’on craignait est arrivé: les américains en spring break vont débarquer en masse! Temps de bouger et de quitter les endroits trop ‘in‘ tel le surfer‘s paradise qu‘est San Juan del Sur… Pour nous, le trip mène vers l’intérieur du pays, là où le Volcan Concepción et celui de Maderas ont décidé de s’allier pour former l’île d’Ometepe. Nous partons pour une aventure ‘peking express‘: taxi collectivo jusqu‘en bord de lac, puis ferry-bateau agité sur le lac, puis longue attente avant de monter dans un chicken bus direction Merida, où nous logeons jusqu’à lundi à la Hacienda.

10/03/2009

Granada

La terrible excursion ‘nocturne’ vers le Masaya, n’était finalement pas si extraordinaire, car les éléments de la nature ne nous ont pas, si on ose dire, gâtés: trop de lune pour faire sortir par centaines les chauffes-souris de leurs grottes volcaniques, et trop de vent et donc de fumée entassée dans le cratère pour pouvoir rendre visible la lave rouge, une fois la nuit tombée. Nous avons quand même profité des beaux paysages, de la vue, et surtout de l’ambiance mystérieuse qui s’est crée, lorsque le soleil laissa danser ses derniers rayons avec la fumée sortant du cratère… (inutile de spécifier j’imagine que le cratère en question est encore actif; petites précautions à prendre donc, comme ne pas rester plus de 15min en haut du point de vue, à respirer le bon air ‘frais’ et obligation de garer la voiture déjà dans la direction de la sortie …)
Nous avons quitté le calme du cratère dans un transport calme (petite navette du Crater’s Edge vers l’auberge sœur à Granada) Nous avons passé une nuit à Oasis Hostal (que j’accuse d’avoir envoyé une armée de puce pour dévorer mon bras tout entier, qui est encore maintenant couvert d’une collection de petits boutons rouges) Ayant un grand groupe qui arrivait pour le weekend, nous avons dû changer de logement, et c’était pas si mal de l’échanger contre le Hospedaje Valeria, que Pierre avait déniché la veille (je vous fait confession de mon mauvais caractère quand il s’agit de trouver un logement, pire encore quand nous sommes chargés de nos sacs à dos et que j’ai faim/soif/chaud … - étant une vraie Mertens, la faim est la pire chose - j’ai alors fâcheuse tendance à prendre la première option venue, ce qui est rarement une bonne chose pour notre budget… Ca marche donc nettement mieux quand, sous le prétexte de garder les sacs à dos, je me pose autour d’une table (encore mieux quand il y a à boire ou à manger sur cette table) et que mon héros héroïque par de son côté chercher quelque chose selon notre portefeuille et nos multiples critères. Pour une raison ou une autre, il arrive en plus à discutter des prix plus efficacement en mon absence ;) et fini toujours par trouver exactement ce qu’il nous fallait! )

Bref, nous avons donc finalement passé le weekend dans le petit ‘hospedaje’ de huit chambres, tenu par Valeria du Nicaragua et son homme d’origine italienne, fort sympathique et fort bien situé à 2 cuadras de la cathédrale, et une demie de la rue ’animée’, que Pierre et moi avons rebaptisé de Gringo Street. On aurait pu écrire de nombreuses thèses quant à cette rue, tout comme on aurait pu passer plusieurs mois, voir années à Granada… Petit coup de foudre? D’abord, le Nicaragua est moins touristique que le Mexique, moins dangereux que le Guatemala et on y voyage sans stress, entourés de gens sympas (ca c’était le cas dans les autres pays aussi, mais ici ils semblent plus simples avec le touriste.) Et puis il y a un charme tout particulier dans ce pays.. d’une histoire riche, tumultueuse et dont les révoltes d'antan, semblent encore ou à nouveau d’actualité, et le pays à la recherche d’une unité, d’un parcours stable. Tel un graffiti sur le mur affirmant: ’Forme ta patrie, écris un poème’. Tout un programme ici au Nicaragua, pays culte et littéraire, preuve en est Granada qui accueille chaque année un festival international de poésie, et le pays lui-même, patrie de plus d’un poète. D’ailleurs, dans le premier minibus que nous avons pris direction León, mon jeune voisin lisait le prix Nobel Gabriel García Marques. Le ton était mis!
Mais j’en perds le fil de l’histoire: Granada est donc cette ville, charmante, mais bien animée, entre les volcans et le lac, à 2 pas de l‘océan. Une bonne dose de tourisme, qui a crée l’ambiance qui plait: une rue avec un large trottoir sur le quel s’enfilent les petits restos et bars, ou l‘on prend volontiers un vers après avoir parcouru les rues aux maisons coloniales, les églises reconstruites après le passage du voyou William Walker, le musée du couvent San Fransisco, ou encore après avoir fait un superbe tour en kayak entre les 300 petites îles volcaniques, tel nous l‘avons dégusté dimanche matin. Partis avec le récent tour-opérateur aquatique
www.nicaraguadulce.com, tenu par un Français (et c‘est même pas le Routard qui nous l‘a dit, vu que nous voyageons ici avec le Footprint Nicaragua et le Rough Guide Central America), nous avons pagayé pendant 3 heures sur le calme du lac, du côté Sud de la péninsule, voyant des tortues, martins pêcheurs, hérons blancs, petits îlots perdus ou habités, et à l’horizon, des volcans et pas un seul touriste (je m’abstiens de parler du bateau moteur qu’est passé avec des Japonais à bord, qui nous ont amplement salué et crié plusieurs choses incompréhensibles, mais à voir leur enthousiasme, c’était manifestement très amusant … avant de nous prendre en photo comme si nous faisions partie de la flore et faune de la péninsule … Vous parler de ca, risquerait de confirmer certains stéréotypes et de gâcher la description que j‘essaye de faire du calme paisible de la nature) Bref, la sortie en kayak un dimanche matin, est à conseiller à 300%!
Faire une terrasse (re)devient à Granada une réalité, et bien que manifestement un « besoin » importé, ce qui est la cerise sur le gâteau, c’est que le soir tombé, l’animation dans la rue se vit et se fait par un public mixte de nicaraguayens et d’étrangers, chose que nous n’avions pas encore vraiment vécu. Vendeurs de rues, artisans de Masaya, jeunes acrobates des pavées, ou vieux couple chantant quelques mélancoliques mélodies défilent entre les tables de couples ’nica’, de familles de la capitale, de collègues guatémaltèques, d’expats américains ou de voyageurs européens, comme nous, enchantés par la ville de Granada.
Et nous sommes entre temps depuis ce milieu d’après-midi, lundi, à San Juan del Sur, ancien bled de pêcheurs. Nous verrons dans les jours à venir ce qu’elle est devenue (encore toujours pêcheuse, d’après les kilos de poissons frais que nous avons vus être déchargés là tantôt) maintenant que les panneaux ‘real estate’ semblent pousser comme des bananiers, et que les gringos semblent en avoir fait leur terrain! To be continued (en espérant vous avoir passionné plus que Pierre, qui s’est une fois de plus endormi et que je vais ‘mettre au lit‘ maintenant… pas de bouteille de rhum cette fois-ci, mais des maux de tête qu’il a depuis ce matin.)

05/03/2009

Expériences volcaniques

Deux 4x4 chargées de jeunes étrangers en vue d’un bon ‘kick’ d'adrenaline s’éloignent de 45min de la paisible ville de Leon pour se perdre dans le collier de perles volcaniques qui l’entoure. Une de ces perles nous attend, je dirais le sourire aux lèvres, mais elle est si noir qu’on ne voit pas son visage. Le cerro negro, pas si haut, pas si vieille surtout, est un petit volcan mimi perdu dans un splendide paysage, qu’on montra à pied, avec dans nos bras une planche en bois, qu’on essaye de ne pas se faire arracher par les féroces vents de ce jour-là. Arrivés en haut, certains éssouflés, d’autres moins, mais tous les cheveux dans le vent, le regard émerveillé par la vue. Le Cerro Negro n’est, du haut de ses 728m et jeune d’à peine 158 ans (le plus jeune d’amérique centrale), ni si vieux, ni si haut donc, et pourtant il a déjà ému beaucoup de gens! Le hostal Big Foot a inventé, il y a quelques années, la façon idéale de descendre cette pente si raide qu’on en perd le cours à un moment, pour un maximum d’adrénaline: une vulgaire planche en bois, améliorée de quelques plaques et clous, ainsi que d’une fine couche de laminé sous le postérieur humain, et ce petit joujou peut atteindre plus de 70km/h. Cette vitesse n’est atteinte que par les … très motivés? Dans notre groupe de +/-15, un fou s’est quand même lancé à 66km/h, ce qui n’est pas mal du tout. J’étais dans les 3 premières (temps filles) et ai atteint 38 je crois. Le plus grand accomplissement de Pierre et moi-même, c’est qu’on s’est lancés sur cette pente, assis sur notre planche, et qu’on ne s’est pas éclatés dans le sable / gravier volcanique. Cela nous a fait gagné du temps, certes, mais surtout (et on y tenait) évité des blessures, égratignures et autres situations sanglantes. Du coup, nous gardons de nos quelques instants passés en tenues oranges flash sur fond noir, un bon souvenir, un sérieux coup d’adrénaline et une très belle vue de la cordillère de ‘los Maribios’. Le lendemain, mardi, nous avons hésité à prolonger d’encore un jour notre séjour à Léon (après tout, on n’avait pas encore vu la moitié des 18 églises, ni monté dans la cathédrale, ni vu le second musée qui en vallait la peine, ni ….) mais estimant que 4 ‘lazy leon days‘ étaient déjà pas mal, on est quand même montés dans un minibus express, de retour vers Managua (capitale) puis dans un « express » vers Masaya, où, à l’intersection avec la route vers la Laguna, nous sommes montés dans un de nos chicken busses préférés! Celui-ci nous a laissé dans le village de Valle la Laguna, d’où nous avons descendu la charmante petite route en S, qui surplombe la lagune. La Laguna de Apoyo est au fond un cratère de 6km de diamètre, formé il y a plus de 23.000 lors de l’explosion d’un volcan. Une poignée d’hébergements autour de cette lagune, offre actuellement la possibilité d’une nouvelle expérience ‘volcanique’: nager dans un cratère, mais elle nous offre aussi un calme totale, (nous sommes au Crater’s Edge, le Monkey Hut est une autre possibilité) une superbe jungle (un réveil aux singes hurleurs, on ne s’y fera jamais!) une eau tenue à 28°C par les sources d’eau chaude qui gisent dans le lac et tout ca, à moins d’une heure de route des grandes villes de Managua, Masaya (avec son marché d’artisanat le plus réputé du pays, que nous avons visité aujourd'hui) et Granada, notre prochaine étape! Bref, on est ici pour 2 nuits, peut être 3, et on profite! Des bruits, de la nature, des hamacs, de la lagune, du calme, des repas servis le soir à la lumière de quelques bougies et d’un ciel superbement étoilé. (entre temps, le calme est si total, que Pierre s’est endormi sur mon épaule- la bouteille de Flor de Caña qu’il a commandé, mais je vous rassure, pas encore vidée, y est peut être pour quelque chose - et je vais donc nous mettre au lit! Demain nous nous informons quand aux possibilités de voir le volcan Masaya de nuit, et d‘après cette info, nous restons encore une nuit, ou nous descendons à Granada!)

02/03/2009

Nicaragua

Mercredi passé était une journée de transport multi-classes: d’abord la Monja Blanca, le bus guatémaltèque un rien plus classe que les chicken busses, mais tout autant rempli de locals. Après près de 5h depuis Cobán, nous arrivons à Guatemala city où nous sautons dans un taxi pour rejoindre au plus vite l’aéroport. Il ne nous est encore rien arrivé au Guatemala, alors ne tentons pas trop les diables présents en masse et qui font la mauvaise réputation de la capitale. ( Le journal préféré de Pierre, ‘nuestro diario’ est surnommé ‘nuestros muertos’ par les gens et il est vrai que les nouvelles sont terribles, et que la façon sanglante de les reporter me fait fort penser à mon séjour au Honduras)
L’objectif sera atteint: passant plusieurs heures dans le fort sécurisé de l’aéroport, nous quittons en milieu d’après-midi le sol guatémaltèque sains et saufs! (en passant, pierrot a fait qq mondanités anversoises en croisant Gillou qui terminait son voyage de noces! Le monde est archi-mini-petit! Ou alors, les Anversois francophones de grands voyageurs … ;))
Le Guatemala a répondu à nos attentes et nous a comblé: nous conseillons vivement ce pays aux milles trésors, que ce soient les sites mayas, la jungle, les volcans, ses lacs, les villages ou Antigua, ou encore ses peuples aux milles couleurs! A El Salvador nous changeons de vol et passons encore qq heures d’attente, dans le salon vip cette fois-ci, car on a été upgradé en business pour une raison ou une autre. C’est pas nous qui nous en plaignons, on en profite pour gouter à nos premiers ‘flor de caña’, le fameux rhum du Nicaragua, celui-là même qui a causé notre penchant pour le rhum-sprite, il y a 5 ans au Honduras. Dans l’avion nous avons bien ris d’imaginer les pensées des gens, en nous voyant, deux jeunes, pas hyper frais d’une journée de voyage, en chaussures de « jézus », gros sacs à dos comme bagages, et flottants dans nos grands sièges business entre tous ces hommes en costume… Le fait d’employer les miles de Pierrot pour loger 2 nuits ’luxe’ à Managua, ne faisait qu’augmenter la contradiction! Ces deux bonnes nuits de sommeil, la journée ’brains to zero’ autour de la piscine étaient le bienvenu. Après deux mois de voyage, il est vrai qu’une certaine fatigue s’installe. Celle de bouger régulièrement, d’être en planification constante, lecture des guides, et toujours penser à la prochaine étape. Nous en avons aussi profité tous les deux pour nous manifester ’professionnellement’ en Belgique mais c’était surtout une petite pause ‘vacances’ dans notre voyage. Reposés, nous nous sommes re-munis de nos sacs à dos et nous nous sommes plongés vendredi dans la chaleur énorme du Nicaragua, en route pour León, à une bonne heure au Nord de Managua. Cela fait 2 jours que cette ville d’étudiants nous met à son paisible rythme, orchestré principalement par la chaleur du soleil. C’est à nouveau une ville aux couleurs pastelles, mais le soleil lui donne encore une toute autre ambiance que disons Antigua (guate), San Cristóbal (mex) ou Trinidad (cuba). Il semble y avoir moins de problèmes d’insécurité aussi qu’au Guatemala, mais l’agitation de la politique nicaraguayenne compense amplement: nous avons passé hier une journée au son de tirs à blanc et de petites explosions, voyant défiler à l’arrière de pick-ups des gens cagoulés. Agitation qui résulte de la rencontre d’une manifestation pro- et une autre contre le gouvernement en place, qui a/aurait gagné frauduleusement ou non, les élections municipales de novembre.
Aujourd’hui, dimanche, nous avons partagé notre temps entre les fauteuils/hamacs du hostal Lazybones (sont noms inspire à beaucoup d’activité, voyez-vous ;)) et les ruelles, églises et le musée de Rubén Darío. Demain après-midi nous allons faire du volcano-boarding sur le Cerro Negro! Poussière, panoramas et adrénaline en vue!